Une simple rencontre

La chasseuse de prime détourna légèrement la tête en fermant les yeux lorsque Zartac lui souffla dessus. Une fois de plus, elle voulut dire quelque chose, mais à nouveau, la bouche de Zartac se pressa contre la sienne. Elle n'arriverait jamais à en placer une !
Mais au fond, ce n'était pas plus mal.

Nawel sentit son souffle s'accélérer, ainsi que les battements de son cœur. Elle glissa l'une de ses mains, celle qui était sur l'épaule, dans la nuque de Zartac, comme une manière de s'approprier le propriétaire de ce visage, de ces lèvres, de cette main caressante. Elle le laissa mener la danse, au gré de ses envies à lui. Elle se contentait d'intercepter ses lèvres lorsqu'elles venait s'approcher trop près de sa bouche. Sans qu'elle ne sache vraiment comment, elle se retrouva sur lui. Elle eut tout un petit moment pour le regarder alors qu'il retirait sa chemise, ramenant de ce fait ses bras vers elle, pour lui faciliter la tâche. Était-ce raisonnable ? Elle ne savait pas. Elle n'en savait rien.
Elle s'en fichait.
Ce qui lui importait était sous elle.

Son regard glissa sur le visage de Zartac, son cou, son torse. Sa main parcourut le chemin en sens arrière, pour caresser la joue de son compagnon. Elle frémit en sentant les mains sur son bassin, un frémissement de délice. Se laissant guider, comme si elle était incapable de mouvement propre au niveau de son corps, Nawel passa l'une de ses mains dans le dos de Zartac. L'autre semblait ne rien faire de particulier, du moins jusqu'à qu'elle n'emprisonne l'une des pèlerins aveugles sur son ventre, avant de la faire glisser un peu plus bas.

Et puis il redressa son visage, Nawel lui rendant sa main. Et elle sourit, chacun des gestes, le mouvement en particulier, forgeant ses sentiments, son désir inassouvie, son envie de lui. Mais en même temps, une petite lueur déçu s'alluma dans son regard. Elle avait envie de ce corps au dessus d'elle. Envie de ces lèvres qui souriait. Elle savait bien que tout ne serait pas allés plus loin, mais elle pensait avec nostalgie ce que cela aurait pu être.

Et il se mit de côté, l'observant avec un sourire nouveau. Elle frôla du bout des doigts l'épaule de Zartac, puis l'accueillit contre elle, fermant à moitié les yeux. Le premier qui osait ne serait-ce que les déranger, elle lui ferait payer. Très chère.
Mais malgré tout, elle finit, elle aussi, par s'endormir.

Zartac se réveilla peu de temps après. Quand donc arriverait-il à dormir une bonne fois pour toutes ? Il ouvrit lentement les paupières et se redressa sur un bras, qu'est-ce qui avait bien pu le réveiller comme ça alors qu'il était si bien ? Il n'avait entendu aucun bruit, alors quoi ? Il regarda sa main et comprit bien vite, il reprenait sa forme draconique, le sort de métamorphose avait fait son temps. Une pointe de déception le traversa. Il fallait qu'il reprenne sa forme gargantuesque de dragon, il fallait qu'il se lève, qu'il quitte Nawel et il ne pouvait pas se consoler en se disant qu'il reviendrait après. Une fois redevenu dragon, pas question de poser sa tête sur l'épaule de la jeune femme, ce serait pour la tuer. Il soupira. C'était bien la première fois qu'il regrettait, de toute sa vie, et Sithis seule sait combien elle a été longue, de reprendre son apparence originelle. Il caressa la joue de sa compagne endormie avec un sourire doux sur les lèvres.

La suite fut plus dur. Il se releva retenant plaintes et gémissements, difficilement, pour ne pas réveiller la chasseuse de prime, profita qu'il avait encore un semblant de forme humaine pour remettre un peu de bois sur le feu qui commençait à s'éteindre alors que la fraîcheur du soir s'installait peu à peu et resta à une distance respectable de Nawel, debout, les bras croisés sur sa poitrine, le regard rivé sur les flammes qui léchaient avec ardeur les nouvelles buches qu'il venait de rajouter. Il n'accéléra pas la retransformation, il aimait sentir ses épaules s'élargirent, voir le sol s'éloigner progressivement. Il écouta le bruit du tissu qui servait à ses bandages se déchirer lentement à cause de son visage qui reprenait peu à peu une apparence plus allongée. Il secoua la tête ensuite, pour en faire tomber les derniers lambeaux qui restaient accrochés. Bientôt il se retrouva à quatre pattes, avec des ailes douloureuses contre son flanc, et maintenant, il lui était impossible de retourner se pelotonner contre Nawel. Il soupira intérieurement, se retenant de le faire vraiment. Il ne voulait pas la réveiller, à moins qu'elle ne le soit déjà et qu'elle ait tout vu ? il n'en savait rien.

Il se mit sur ses pattes arrières, comme un chien qui fait le beau, sauf qu'il réussit à croiser ses pattes antérieurs sur son poitrail et il tourna la tête vers la ville qui finissait tout juste de brûler. Il n'y avait plus de tissu pour sa blessure, peu importe qu'il soit en forme humaine ou draconienne. Le seul endroit où ils en trouveraient serait à Ilst, dans le château du comte, qui avait été bâti dans un immense bloc tout de marbre. Il n'avait donc pas brûlé. Zartac ne pouvait pas le vérifier, il ne voyait qu'indistinctement la ville d'ici, mais il n'avait pas besoin de le vérifier, ce n'était que pur logique. Du marbre, ça ne brûle pas. Et tout ce qui était dans le château n'avait donc pas brûlé. Les habitants ne reviendraient pas avant une bonne semaine. Il aurait même le temps d'essayer de fouiller le domaine de fond en comble, et de le dépouiller de la moindre pièce, d'or ou pas, et du moindre objet ayant une once de magie. Il sourit à cette pensée. Il allait pouvoir s'enrichir. Et en plus de ça, il pourrait se laver dans une baignoire tout en marbre remplie d'eau chaude, c'était mieux que de se nettoyer à l'eau d'un petit ruisseau, il pourrait se repaître d'une nourriture de premier choix, de se revêtir de vêtements plus chers les uns que les autres et particulièrement élégant.

Zartac se laissa aller à la rêverie. Une tunique bordeau avec un pantalon de la même couleur qui soulignerait sa carrure, mettrait en évidence sa démarche féline et qui ne manquerait pas de donner l'impression qu'il est plus bronzé qu'en réalité, à côté de ça, il aurait une ceinture noir, des nouvelles bottes de cuir souple pour ne pas faire de bruit en marchant et deux boucles d'oreilles pour homme, que les humains appelaient des "clous", de diamant pour rehaussé le noir de ses cheveux et de son regard. Pourquoi l'être humain avait-il forcément besoin de bien marquer la différence entre ce qui est pour un homme ou ce qui est pour une femme ? Clous,comme l'outil pour accrocher des choses entre elles et boucles d'oreille... C'était la même chose après tout. Mais il rangea cette questions dans un coin, il demanderait à Nawel dès fois qu'elle sache la réponse. Tiens, et Nawel qu'est-ce qu'elle mettrait ? Elle il lui faudrait des diamants noirs pour faire contraste avec sa chevelure clair. Mais il fallait aussi que ses vêtements s'accordent avec les siens, et en plus de cela, qu'ils ne soient pas trop sombres. Trop noir, ça serait ne pas la mettre en valeur du tout. En plus de cela il fallait que ça plaise à la jeune femme. Oui mais ça faisait beaucoup de conditions ça ! Des vêtements qui doivent plaire à Nawel, qui la flattent, qui s'accordent avec ceux qu'il porteraient lui.

Mais avant ça. Accepterait-elle de mettre des vêtements de nobles ? Même si ils sont beaux, pas ostentatoire, qu'ils la mettent en valeur et tout le barda qui va avec, Est-ce que ça l'intéressait ?Pour le moment, elle lui avait semblé être surtout une femme qui regarde à l'utilité et vérifie que c'est pratique. Hors, des beaux vêtements, c'est tout sauf pratique. Ça prend de la place ans le sac à dos, c'est lourd et en plus ça sert à rien. Remarque, Il faut bien avoir de quoi se vêtir et pour le moment c'était pas trop ça. Les vêtements, c'est comme l'argent. On pourrait s'en passer, si la société humaine ne les qualifiaient pas comme plus que nécessaire. enfin, Zartac, lui, s'en moquait de savoir que c'était inutile. Il aimait porter de beaux vêtements qui le mettaient en valeur tout autant qu'il en appréciait la valeur en pièces d'or. Car oui, il trouvait ridicule de porter des vêtements, mais quand ce n'est que pour dire d'avoir quelque chose sur les épaules. Le dragon grimaça. En fait, il était plus proche des nobles qu'il ne voulait se l'avouer. Il aimait l'argent, ne partageait son or avec personne, ne supportait pas de se sentir sale, ou vêtu de haillons. Il adorait se pavaner en public de façon à ce que tout le monde le regard avec admiration, envie, voire jalousie. Il ne put retenir une nouvelle grimace. Mais où était le mal à être extrêmement matériel ?

C'est un sommeil tranquille quoique relatif qui avait envahie Nawel. Bien sur qu'un bruit suspect pouvait la réveiller, à la condition que celui ci soit assez fort. Mais elle se sentait si bien, la, qu'en quelques instants, elle commença à oublier la prudence acquise au court des nombreuses nuits à la belle étoile, pour apprécier le confort de la situation.

Ainsi, elle n'entendit pas Zartac se lever, remettre du bois sur le feu, commencer à se transformer. Elle n'entendit pas le craquement des bandages, ni lorsqu’il retint des gémissements.
Par contre, à défaut de voir et d’entendre, elle sentit. L’absence du dragon contre elle la laissait mal à l’aise dans son sommeil. Quelque chose manquait, et cela commencer à la tourmenter. Elle se retourna, fronçant les sourcils, lâchant un grognement. Oui, elle était sur le bon chemin. Sur la bonne piste.
Et puis le noir. Un sommeil sans rêve, un sommeil vide.

Nawel ouvrit les yeux. Elle s’était recroquevillé, ramenant ses jambes contres elle. Elle cligna des yeux, attendant que les derniers lambeaux brumeux du sommeil s’évapore. Alors, avec douceur, elle se redressa. Du bois avait été remit sur le feu, et Zartac n’était pas la. Combien de temps s'était-elle... S'était-ils endormit ? Elle se retourna. Ah si. C’était juste que Zartac avait reprit sa forme draconnique. Et il était juste moins visible, dans le soir couchant. Elle se redressa, regardant avec attention le grand dragon. Il semblait fixer quelque chose, plus loin. De la ou elle était, elle ne pouvait pas voir de quoi il s’agissait. Trop petite.

Alors elle se leva, attrapant au passage la chemise de Zartac qu’elle enfila sans faire trop de bruit. A quoi pensait-il, la, ici ? Elle fit d’abord un pas hésitant, puis se rapprocha de lui, avant de poser sa main sur l’une de ses écailles.

Zartac, plongé au fin fond de ses pensées, n'entendit pas Nawel se lever, ni s'approcher, par contre, il frissonna en sentant quelque chose de petit et chaud qui se posa sur son écaille. Trop grand pour être une cendre projetée par le feu, et pas non plus une arme, car elle ne s'était pas enfoncée, juste posée. Il baissa le regard et tomba sur Nawel qui le fixait. c'était sa main qui était sur son écaille. Evidemment. Il haussa un sourcil. Que voulait-elle donc ? Il lui fit un petit sourire doux et enroula sa queue autour d'elle, dans un geste quasiment devenu un réflexe. Il se coucha pour pouvoir poser sa tête à côté d'elle, histoire de ne pas la regarder de trop haut. c'était embêtant de baisser le regard tout le temps pour causer avec quelqu'un. Il pencha un peu la tête sur le côté et tendit son esprit vers elle, sans raison apparente.

"Alors, bien dormi ? Ce n'est pas moi qui t'ai réveillée, j'espère ?"

Il remarqua qu'elle avait remis sa chemise. Faisait-il froid à ce point ? Non, quand même pas. Quoi que, peut-être. Qu'en savait-il ? Il n'était pas en forme humaine pour le moment. Il se redressa et fixa à nouveau la ville. Remarquant que ce qu'il regardait semblait intriguer Nawel, il la prit dans sa patte antérieur et la posa sur son museau. Encore un geste qui lui devenait familier. Il jeta un bref coup d'oeil à la jeune femme avant de fixer à nouveau la ville. Le château et les remparts étaient les seules choses qui s'y dressaient encore. Quelques pans de murs tenaient encore péniblement, mais ils semblaient prêt à s'affaisser d'un moment à l'autre. Il ne savait pas si Nawel voyait tout ce qu'il voyait lui, mais en tout cas, personnellement, il appréciait la vue.

Il se replongea petit à petit dans ses réflexions sans trop s'en rendre compte. Une fois qu'ils seraient au château, non seulement ils dormiraient dans un lit, avec des draps propres, ils pourraient se laver avec de l'eau chaude etc... Mais il était aussi de notoriété publique que le Seigneur de Ilst avait un alchimiste-magicien à sa botte, notre dragon aurait donc une chance de dénicher une potion qui lui guérirait sa blessure sans laisser de cicatrice, mais aussi, ce Seigneur, anciennement un jeune guerrier fougueux qui était partit à l'aventure maintes fois avait en sa possession moult objets magiques que Zartac se ferait un plaisir d'emprunter à long terme. Il ne put s'empêcher de sourire à la pensée de rajouter quelques dizaines de milliers de pièces d'or à son trésor, sous forme d'objets magiques divers et variés.

"Nawel, qu'est-ce que tu dirais de retourner en ville ? Après tout, on n'a pas encore eu droit à notre visite gratuite du château qui pourtant était compris dans le prix du droit d'entrée dans la ville. N'est-ce pas honteux ? J'exige réparation, aussi, je propose qu'on y soupe, qu'on y passe la nuit, qu'on y déjeune, et qu'on y utilise aussi la baignoire, histoire de nous séparer enfin de cette horrible odeur de marécage qui nous colle aux écailles, et à la peau, depuis tantôt. Qu'est-ce que tu en penses ? Tu es d'accord ? magnifique !"

Il n'attendit même pas la réponse de la jeune femme. Il ne lui tendit pas de corde non plus, il n'en avait pas. Celle de tantôt était restée près du coffre dans la plaine, et celle d'Ulric était restée avec lui. Il souffla sur le feu pour l'éteindre, et d'un mouvement de patte il récupéra toutes leurs affaires. Il déploya ses ailes, et après plus de battements que les deux fois précédentes, il décolla. Avec ses ailes récemment trouées, l'air froid n'aidant pas à monter, et Nawel qui n'était pas à accrochée, Zartac préféra ne pas se risquer en haute altitude, de toute façon le chemin était si court que ça en aurait été débile. Quelques brassemments d'ailes, et accessoirement quelques bâillements, plus tard, ils étaient déjà au-dessus de la ville que la moindre vie avait désertée.

Le dragon se posa délicatement au milieu de la place et continua sa route d'une démarche nonchalante dans la rue principale, maintenant encombrée de décombres tels que des morceaux de murs, des arbres morts, et autres choses indéterminées. Zartac remarqua aussi quelques cadavres calcinés, mais il se garda bien d'y faire plus attention. Il n'avait aucune intention d'avoir des problèmes avec sa conscience. Il respira l'odeur de fumée caractéristique d'un feu. Il adorait cette odeur. Il sourit. Sa vie était vraiment belle, et puis, ça l'amusait plus qu'autre chose, en réalité, de savoir qu'il y avait surement des innocents qui avaient fini brûlés.

Si, c'était de sa faute. mais d'une manière détourné, d'une manière différente de celle qu'on pourrait le croire. Si Nawel s'était réveiller, ce n'était pas par le bruit, mais par l'absence d'un corps, d'une personne importante, à ses côtés. La queue noire s'enroula autour d'elle, comme tant de fois auparavant. Elle leva le regard vers le dragon, qui avait eut l'obligeance de poser sa tête à sa hauteur. A ce moment, elle aurait envie d'être une dragonne, pour qu'il n'eut pas besoin de se baisser.
Elle lui offrit un sourire, avant de répondre :

"-Oui. Très bien."

Très bien depuis qu'il était la. Si elle n'avait pas gardé, depuis toujours, une part de timidité, elle l'aurait à voie haute. Mais elle sentait l'esprit de Zartac, et sans nul doute, elle ressentait ce sentiment assez fort pour qu'il le sache.
Et si elle avait remit sa chemise... C'était juste un réflexe. Elle n'y pensait même pas en le faisant. C'était purement humain, légèrement malgré elle.

Mais elle n'eut pas le temps de s'interroger sur son comportement. Elle n'y pensait même pas, n'y prenait pas garde. Ainsi, lorsque Zartac l'attrapa pour la déposer sur son museau, elle grimpa plus haut, toujours pour ne pas le gêner. Elle vit enfin ce qu'il voyait. La ville, que les dernières flammes finissaient de consumer.
Ilst la puissante, cette ville redouté pour ses cachots, pour sa loi dure, finissait dans un grand brasier.

Seul et solitaire, le château avait résisté au flamme, se dressant sur les décombres, les murs noircis par les flammes qui n'avaient pu le faire ployer. Elle ferma les yeux. C'était la premières fois que quelqu'un détruisait une ville pour elle, pour sa vie. C'était plutôt agréable.

Lorsque Zartac lui exposa son plan, le fil de ses pensées, elle sourit. Pour toute réponse - il n'en avait pas besoin, apparemment - elle attrapa la crête, se retenant, montrant silencieusement son approbation. Elle remarqua alors les blessures des ailes de Zartac.
Méritait-elle vraiment qu'il se fasse ainsi mal pour elle ?

Et puis ils furent dans la ville. La, parmit les décombres, il y avait des corps. Animaux abandonnés, humain malchanceux par endroit, de temps en temps. Elle vit même une armure, calciné, sans parler de son contenu. La plupart des gens avaient ressentit de la crainte, du mépris aussi en la voyant passer dans les rues. Elle détourna le regard, sans rien ressentir à leurs égard que de la pitié. Non, elle n'avait pas envie de s'attardé pour des gens qu'elle ne connaissait pas, qui ne l'avait jamais apprécié.

L'odeur était forte, une odeur de cendre, de feu de bois, parfois, lorsque le vent tournait un peu, une odeur de chaire brulée, ou plutôt carbonisé.
Elle lacha la crête pour poser ses mains sur les écailles de Zartac. Ce contacte la était devenu rapidement l'un de ses favories.

Zartac se plaisait à sentir, par le lien mental qui l'unissait à Nawel, l'amour que celle-ci lui portait. Non seulement cela flattait son ego, comme pour toutes les filles qui avaient traversés sa vie sans vraiment laisser de marque, mais, il y avait quelque chose qui la différenciait des autres. Il était amoureux, c'était certain, mais maintenant, il prit le temps d'analyser ce que cela provoquait comme changement. Déjà, il trouvait en lui-même un écho du sentiment de la jeune femme. Même si il lui semblait que c'était légèrement différent. Parce qu'il était un mâle et elle une femelle ? Parce qu'elle était encore humaine et lui un dragon ? Il ne savait pas à quoi attribuer cette différence, mais peu importe, c'était si minime. Si ça se trouvait, Nawel ne sentirait même pas la différence, si elle se mettait à sonder l'esprit de son compagnon.

le dragon continua à se frayer un passage dans les décombres avec l'efficacité d'un bulldozer. Et bientôt ils arrivèrent devant la porte du château... Qui était à taille humaine. Zartac soupira. Il allait encore devoir user d'un sort ! Quand est-ce que les humains finiraient par tailler leurs villes en taille draconique pour enfin prendre la place que la nature leur avait dédiée... Celle d'esclaves des dragons ! Bref, le dragon puisa dans l'énergie qui avait à peine récupéré pour lancer un sort de métamorphose, et pendant que son corps prenait progressivement sa nouvelle forme, il déposa Nawel au sol. Il ne souhaitait pas avoir une femme sur sa tête en étant en taille humaine, ça serait une position particulièrement inconfortable. Et puis déjà le fait qu'elle le chevauche quand il est en forme draconienne, ce n'est pas pour guérir sa dignité des nombreux coups qu'elle a reçu en une journée. Il soupira d'un air las, en passant sa main dans ses cheveux pile au moment où la transformation s'achevait. Comment ça, Zartac n'est qu'un gros poseur ? Vous avez parfaitement raison.

Le jeune... homme remit ses mèches rebelles d'un habile mouvement de main avant de se tourner vers sa compagne avec un grand sourire, le regard pétillant de joie, bonheur expliqué par la simple présence de la jeune femme à ses côtés. Alors que jusqu'à maintenant il avait été obnubilé par la pensée de se laver, de manger, et autres, se retrouver à nouveau dans la possibilité de prendre Nawel dans ses bras lui fit oublier le reste. Zartac n'ayant jamais appris à ne pas faire ce qu'il voulait, se fit une joie de prendre sa belle dans ses bras et de l'embrasser avec une passion loin d'être retenue. Avant de revenir à son objectif précédent, passant de l'un à l'autre sans aucun problème...

Le dragon ouvrit la porte dont il ne restait plus que l'armature en métal, autrefois renfoncée par d'épaisses planches de bois. Notre brigand favori s'élança dans le château avec enthousiasme et partit à la recherche de la baignoire la plus proche. Il mit un temps avant de la trouver, malgré le fait qu'il courait et sautait tel une puce enragée. Ou chaton qui s'élance enfin à la découverte du monde après avoir échappé à la surveillance quasi sans faille de sa mère, à vous de voir. Il sauta de joie sur place en la trouvant déjà remplie. Il ne se posa pas la question de savoir comment ça se faisait, l'eau était propre, c'est ce qui comptait. Il trouva enfin comment réchauffer l'eau, une trappe dans un coin d'une pièce servait à aller dans une pièce en dessous, dans laquelle se trouvait des foyers éteints. Le dragon sauta une fois de plus sur place, retira toutes les vieilles buches, les remplaça par des nouvelles, les alluma sans difficulté et... s'en alla trouver la chambre de l'alchimiste le temps que l'eau se réchauffe.

Il lui fallu beaucoup moins de temps pour trouver la chambre... et fut soulagé de voir qu'il n'y avait que peu de potions à regarder. Il ne devrait pas fouiller partout. Il regarda en vitesse ce qui était noter, et trouva une notice qui lui semblait faire l'affaire. Il ingurgita le liquide immonde cul sec avant s'en ressentir immédiatement les effets. Les tissus se rapprochèrent à vue d'oeil sans lui faire mal, et bientôt il ne subsista de sa blessure qu'un souvenir. Le dragon sauta une nouvelle foie sur place.

" Je suis à nouveau beau comme un dieu ! Cette potion est efficace !" s'exclama Zartac en tempérant, enfin !, son attitude pour reprendre celle plus posée qu'il affectionnait en temps normal.

Après une courte réflexion, il se décida à retrouver Nawel, qui avait laissé en plan au début du château. c'était-elle dirigée vers la cuisine ? La salle de bain ? Il utilisa à nouveau le lien qui les unissait pour la retrouver... mais par Sithis, que le château était grand ! Il mit quelques temps avant de réussir enfin à la retrouver. Car si le lien lui indiquait la direction, il ne lui disait pas l'étage, ce qui compliqua la tâche du dragon plus qu'il ne l'aurait avoué de son plein gré.

Nawel ne faisait plus attention à ce qui l'entourait, si ce n'était ce gigantesque corps en dessous d'elle. Ce n'est que lorsque Zartac s'arrêta que la jeune femme concentit à ouvrir les yeux.

Le chateau était intacte, si on ne comptait pas la porte qui possédait autrefois des planches de bois, que les flammes avaient entièrement rongées, et les murs noircit.
Puis elle fut invité à descendre, ce qu'elle fit sans se rebeller. Se retrouver sur la tête de Zartac en forme humaine ne l'interressé pas plus que sa, en sachant qu'elle risquait de lui faire mal en plus.
Alors elle attendit bien sagement que le dragon eut terminé de se transformer, avant d'entreprendre quoi que ce soit.

Nawel fut d'ailleurs prit au dépourvut lorsqu'il vint l’embrasser. Elle resta l’espace d’une seconde surprise – on ne l’avait pas élever de manière à réagir contre ce style de surprise – mais elle se reprit vite, se laissant aller dans ces bras, contre ce corps qu’elle aimait, qu’elle désirait.

Puis il partit de la manière qu’il était venu, arrachant un sourire à Nawel. Elle n’avait pas vraiment l’habitude d’un tel comportement. Sur ce point, leurs manière de penser était assez différente. Mais cela ne la gênait pas. Du moins, pas encore.
Elle suivit Zartac dans le château, se laissant vite semer. Elle regardait autours d’elle, et décida d’aller voir la ou elle se trouvait quelques heures auparavant… La ou elle risquait de trouver un peu d’or. Elle n’en doutait pas, cela ferait plaisir à Zartac. Et elle avait vraiment envie de faire plaisir à Zartac, même si elle ne devait vraiment pas sentir la rose à l’instant.

Arrivée dans le bureau de l’intendant, elle jeta un rapide coup d’œil dans la pièce, avant de s’intéresser a la secrétaire en bois. La fenêtre brisé avait laisser quelques flammes entrer, roussissant quelques papiers. Hormis ce détaille de moindre importance, la pièce était dans l’état dans lequel elle l’avait quitté.
Elle fouilla quelques instants dans les tiroirs, trouvant une simple bourse, contenant une cinquantaine de pièces. La voilà devenu une simple voleuse. Cette pensée la fit sourire, tout en lui faisant penser à plus tôt dans la journée, lorsque Zartac et elle parlait de son métier de chasseuse de prime.

Elle s’occupa ensuite de chercher ailleurs. Elle descendit un escalier, se retrouvant face à Zartac. Aussitôt, elle n’eut plus qu’envie de le suivre. Il avait changé. Il était guérit.
Elle lui sourit, et à son tour, lui vola un baisé.

« - Te voilà en meilleur forme. » Dit-elle simplement.

Zartac fut agréablement surpris par l'accueil que lui réserva Nawel. Mais habitué à réagir même sous la surprise, question de vie ou de mort dans son métier, il l'entoura aussitôt de ses bras et l'attira à lui, il en profita, bien évidemment, pour l'embrasser à nouveau. Un baiser bien plus long que celui de tantôt, comme si trouver la salle de bain avait été une chose vitale et que maintenant il pouvait se permettre de perdre un peu de temps. Si embrasser Nawel était une perte de temps, ce qu'il ne pensait pas du tout. Après avoir, dans un effort de volonté surdraconique, écarté ses lèvres de celles de Nawel, il lui fit un petit sourire narquois, et dans son regard brillait une orgueilleuse vanité qui se disputait la place avec une passion qu'il n'essayait pas de cacher.

"oui, hein ? Je sais, je sais. Je suis beaucoup mieux comme ça ! Et non seulement je suis redevenu beau garçon, mais accesoirement, je n'ai plus mal. Si ce n'est pas magnifique, je me demande ce que c'est ! Faudra que je dépose un petit mot dans le bureau de l'alchimiste, histoire de le remercier et surtout, qu'il ne cherche pas sa potion partout, avec en bonus la jubilation que m'apporte le fait d'imaginer sa tronche lorsqu'il verra que le voleur à laisser une note de remerciement !"

puis, Zartac se tut d'un coup recula d'un ou deux pas pour la regarder. Son regard glissa lentement du visage jusqu'aux épaules en passant par le cou, il continua sa descente avec le torse de la jeune femme, dont il devait se contenter de se remémorer les courbes harmonieuses caractéristiques d'un corps de femme. Puis un détail attira son regard tel du fer un aimant. Elle avait une bourse qui n'existait pas quelques minutes plutôt. Il ne lui demanda pas d'où elle venait. Un, il s'en contrefichait, son boulot de bandit lui avait appris à ne pas trop regarder à ce genre de chose. deux, de toute façon, il le savait parfaitement, elle l'avait chiper dans le château, seule solution possible et plausible. Il ne put s'empêcher d'afficher un sourire encore plus narquois, même si son regard pétillait de joie. Non pas à cause du fait qu'elle ait de l'argent, mais simplement que, vu qu'elle semblait apte à apprendre son métier, il pourrait la prendre avec lui, lors de ses escapades le plus souvent nocturnes, et donc ne pas la quitter pour exercer sa fonction.

" Chasseuse de prime, hein ? Je vois que la chasse a été bonne. Cette petite bourse ne sait pas trop débattue ? A moins qu'elle n'ait essayé de s'enfuir et dans ce cas j'espère que tu n'es pas trop essoufflée d'avoir dû lui courir après."

Zartac l'attira à nouveau contre lui et l'embrassa avec fougue, comme pour faire mieux passer ses railleries. Il ne pouvait pas s'empêcher d'être comme ça pour le moment, et il lui faudrait du temps pour réussir à changer cette sale manie de se moquer de tout et n'importe quoi. Puis il se dit que si ça pouvait faire plaisir à Nawel, qu'il arrête d'être narquois, il ne le serait plus à partir de l'instant présent. restait à voir comment il allait empêcher ses sarcasmes de franchir ses lèvres, ce qui était une autre pair de manches.

Le dragon finit quand même par se souvenir pourquoi il avait cherché Nawel, hormis le fait qu'il n'était vraiment bien qu'avec elle. Il ouvrit la bouche pour dire à sa compagne qu'il avait trouvé la salle de bain, mais il s'arrêta de suite. Zartac avait failli déjà brisé sa résolution faite quelques secondes plutôt. Il referma la bouche, détourna le regard pour fixer le mur et chercha une formulation autre. Quand ce fut fait, il la fixa dans les yeux et lui sourit. Un sourire simple, sans ironie, le genre de sourire que Zartac ne faisait quasi jamais.

"J'ai trouvé la salle de bain, même si au début je l'ai confondu avec une piscine intérieur. Quand je suis parti, j'ai mis l'eau à chauffé, ça doit être bon maintenant. On y va ? Cette horrible odeur de marécage qui me colle à la peau me gêne atrocement."

Zartac pencha un peu la tête sur le côté, pour se donner un petit air d'adolescent innocent très bien imité, tout en laissant ses mains descendre lentement le long des bras de sa compagne pour lui prendre les mains avec douceur. Pour une fois, il attendit vraiment sa réponse, même si il la connaissait déjà. Qui voudrait rester sale comme un phacochère qui vient de se rouler dans une boue d'un vert suspect ? Le dragon réfléchit aussi à la manière d'aller jusqu'à la salle de bain. Il ne réfléchissait pas à l'allure. Ils iraient en marchant, pourquoi se presser ? Et puis ils n'auraient surement que rarement le droit à des moments simples ensemble, fallait en profiter. Non, il réfléchissait à un autre détail. Marcherait-ils côté à côté en se tenant la main, ce qui lui semblait le plus probable,ou la porterait-il comme il avait déjà vu faire à un mariage. Bref la position typique du prince charmant qui transporte sa belle et fragile princesse. Il finit par se dire que se tenir la main, c'était bien.
Nawel savait marcher, n'avait pas besoin de protection, et il n'allait pas commencer à retirer l'autonomie de sa compagne sous prétexte qu'il l'aime et qu'il veut lui prouver. Chacun sa façon de faire la cour. Lui, il est le paon qui fait la roue ou le loup qui hurle à la lune son amour pour sa belle. Il n'est pas un vulgaire étalon qui veille sur sa jument en la surprotégeant pour être sûre qu'elle ne soit pas plus en sécurité ailleurs et donc pour s'assurer qu'elle ne parte pas. Il sourit en se demandant ce qu'était Nawel. Il se dit qu'elle était facilement classable dans les félins.

Et sur un petit coup de tête, Zartac se libéra une main pour la poser sur la tête de Nawel et lui ébouriffiez les cheveux. en disant simplement avec un amusement qui faisait vibrer sa voix : " ma panthère." avant de faire glisser sa main jusqu'à la joue de la jeune femme et, avec le regard doux de l'amoureux éperdus, il lui caressa la joue en chuchotant dans un souffle: " ma dragonne". Il ne put s'empêcher de l'embrasser à nouveau, avec une douceur contrastant particulièrement avec son précédent baiser. Il fit glisser sa main sur la joue le long du cou de Nawel pour terminer sa petite balade sur la nuque de la jeune femme. Tandis que l'autre bras lâchait la main de sa compagne pour l'entourer et la serrer à nouveau contre lui, tandis que sa main baladeuse de voleur vétéran soulevait la chemise pour caresser le dos de l'ex-chasseuse de prime. Le bain attendrait bien la fin du baiser après tout...

Elle ne savait pas comment elle en était venu à aimer un... homme, alors qu'elle croyait que l'amour n'était qu'un simple rêve d'enfant. Comment en était-elle venu à aimer Zartac, alors que leurs rencontre n'avait pas commencé dans la joie et la bonne humeure.
En creusant un peu, elle aurait peut être put le dire, mais maintenant qu'elle y penser, qu'est-ce qu'elle n'en avait rien à faire. Elle aimait Zartac, c'était un fait. Il n'y avait pas besoin d'explication.
Et leurs lèvres se joignirent encore.
Oui, il était beau. Et s'il avait plus mal, c'était encore mieux.
Elle eut un sourire, essayant à son tour d'imaginer la tête de l'alchimiste. Pour sur, il n'allait pas être content, radin comme il était.

Mais elle abandonna tout de suite cette pensée lorsque Zartac lui rapella son ancien métier. Voila qu'elle faisait la voleuse. Comme une enfant prise en pleine faute, la jeune femme sentit qu'elle rougissait, pendant qu'elle se concentrer pour ne pas cacher honteuse la petite bourse derrière son dos. Elle prépara une réplique cinglante, qui fondit aussitôt comme neige au soleil lorsqu'il la prit dans ses bras pour l'embrasser à nouveau.
La chasseuse de prime répondit juste un petit :

"-Non, sa va, très simple." Au sujet de la bourse.

Puis elle décida de passer à autre chose. L'occasion se présenta très rapidement. A sa grande surprise, Zartac ne la tira pas jusque dans la salle de bain. Elle le regarda, fondit - comment pouvait-elle faire autrement ? - et répondit, choisissant à son tour soigneusement ses mots :

"-Je te suivrais la ou tu iras. Alons vite nous décrasser, avant d'attirer quelques créatures non désirée."

L'ancienne chasseuse de prime lui fit un sourire enjoleur, mais au leiu de se diriger tout de suitte vers la salle d'eau, il passa sa main dans ses cheveux. Nawel soupira de bien être, se pressant contre Zartac, goutant ses lèvres et appréciant chacune de ses caresses. La douceur dont il faisait preuve lui démontrait qu'elle avait encore plein de chose à découvrir sur le dragon. Cela la fit frissonner de plaisir.
Ses propres mains glissèrent sur les bras, pusi les épaules de Zartac, avant de redescendre. Puis elle fini par mettre fin au baisé, qui dura plus longtemps que les précédents. Elle s'écarta, fit un sourire enjoleur :

"-Allons y..." Dit-elle, les yeux pétillants.

Zartac ne répliqua rien au sujet du petit vol de Nawel, voyant bien que ce sujet l'embarrassait. Il se demandait pourquoi. Si on vole, alors qu'on n'est pas dans la misère, c'est qu'on a aucun problème à voler, non ? Nawel n'était surement pas dans la misère, vu qu'elle l'avait, lui, et que comme amant au porte-feuille chargé, elle ne trouverait sans doute jamais mieux. Bref, il ne comprenait absolument pas la jeune femme à ce niveau-là, mais préféra laisser tomber. Il aimait Nawel comme elle était et il n'avait pas besoin d'essayer toujours de comprendre le pourquoi du comment.

Il préféra se concentrer sur la réplique qui suivit. Son sourire s'agrandit sans qu'il en ait conscience. Mais ne répondit strictement rien. Pas besoin. Nawel savait parfaitement qu'il l'aimait et il n'avait pas besoin de lui sortir une phrase poétique et romantique au possible toutes les minutes. Encore heureux, parce que la poésie et lui ne faisaient pas vraiment bon ménage, mais bon, ça c'était un détail dont tout le monde se fiche. Sauf lui, ça le mettait dans une rage folle de voir qu'il n'arrivait pas à manier les mots aussi bien que certains pauvres petits cloportes inutiles. M'enfin bon, sur le moment, cette fierté mal placée ne fit pas une entrée fracassante. La situation n'était pas à la vanité...

Le dragon eut une bouffée de chaleur en voyant le sourire enjôleur que lui décocha Nawel. Il préféra penser au regard de la jeune femme qui prouvait qu'il n'avait pas gaffé le moins du monde en retardant un peu l'heure du bain. Il se contint difficilement de bomber le torse avec ostentation. Sa compagne n'aimait pas les nobles, ce n'était pas le moment de se comporter comme eux. Zartac lui prit doucement la main, sans détacher son regard d'elle, comme si il n'y arrivait pas. Il ne l'aurait jamais avoué d'ailleurs, mais c'était le cas, il lui fallait user de bien trop de volonté pour détourner le regard, et franchement, il ne s'en plaignait pas, que du contraire !

" J'aurai bien retarder l'heure du bain encore un petit moment..." Dit-il avec dans le regard, une petite flamme déçue... Ce qui n'était absolument que comédie.

Notre bandit favori se mit quand même en route d'un pas énergique et enthousiaste, sans pour autant faire de grandes enjambées. un, il était très bien là, tenant la main de Nawel, pourquoi se dépêcher ? deux, il ne voulait faire trébucher sa compagne, ce qui ne marquerait pas d'arriver si il la pressait. De l'autre côté, l'envie de prendre le plus vite possible un bain avec elle et de voir enfin le corps de la jeune femme débarrassé de tous ses vêtements était assez dur à contenir. Mais il y parvint toute fois avec brio... Dès qu'il s'agissait de bien se comporter en compagnie de Nawel, même la plus fort des envies ne réussiraient pas à le faire craquer.

Zartac eut presque envie de soupirer, de soulagement et de regret en même temps, en voyant la porte de la salle de bain. Mais, comme d'habitude, il n'en fit rien, il se contenta de lâcher la main de Nawel, d'ouvrir la porte et de descendre en vitesse pour éteindre les feux en voyant que l'eau était bien chaude. Il remonta ensuite avec empressement. Enfin ! Il allait pouvoir se laver, ce n'était pas trop tôt. Il se dévêtit rapidement, se fichant complètement de savoir que l'ex-chasseuse de prime était là, enfin non, il ne s'en fichait pas, il n'en ressentait juste aucune gêne. Et plongea dans l'eau avec l'enthousiasme d'un enfant qui saute dans la piscine de l'hôtel cinq étoiles. Il se met d'abord à faire des cabrioles dans l'eau, et à jouer comme un vrai gamin. Mais les adultes ne sont-ils pas juste de grands enfants après tout ? Il s'arrêta quand même à un moment, juste pour fixer Nawel avec le regard brûlait d'un désir qui finissait de le consumer de l'intérieur.

Il s'approcha d'elle, prenant un savon qui trainait-là, les nobles étaient vraiment des fainéants, au point de déposer des savons à intervalle régulier sur le bord de leur piscine de bain. Il décocha à Nawel son plus beau sourire et demanda d'une voix toute à fait innocente

"Je peux te laver le dos ?"

La jeune femme commençait à marcher, d'un pas lent, attendant Zartac. Elle ne savait pas quel chemin prendre. mais cela, Zartac le lui montrerait, elle n'avait aucun doute sur ce point la. Elle attendit que le dragon la rejoigne, sans s'arrêter de marcher pour autant.
Nawel serra doucement la main de Zartac qui s'était glissé dans la sienne, jetant un bref regard vers leurs mains.
Elle sourit de plus belle, se tournant de manière à voir Zartac. Il n'avait rien répondu, mais comme de nombreuse fois auparavent, elle savait déjà la pensée de son aimé. Parce que certaine chose se passé de mot, que les gestes comptaient autant, voir plus que les volatiles paroles, Parceque Zartac l'aimait, et elle aussi.

La chasseuse de prime regarda avec une passion non dissimulé Zartac. Lui aussi la regardait, et aucun des deux ne semblaient avoir ni la force, ni la volonté d'observer autre chose. Son coeur eut un sursaut, battant plus fort et aussi plus vite.
Il aurait préféré écourter un peu plus le bain ? Nawel sourit intérieurement. Elle pensait bien qu'il ne le pensait pas réellement. Mais une petite incitation ne serait pas de trop, non, oui ?
La chseuse de prime reprit son sourire enjoleur, connu de Zartac seul, et elle répliqua d'une voie mielleuse :

"-Oh ? Bah, ce n'est pas grave. On rattrapera sa une fois la bas."

Ainsi, elle se mit réellement en marche - non plus à pas d fourmis, mais calcant son allure sur celle de Zartac, aussi enthousiaste que lui. Marcher avec lui, dans le chateau, main dans la main, était un réelle plaisir. Un plaisir Simple, mais un plaisir quand même. Nawel n'avait pas besoin de grand chose pour se sentir bien lorsqu'elle était avec son bandit préféré. L'ex chasseuse de prime aurait put se retrouver à nouveau dans les marécage à cet instant, que sa joie n'aurait pas été entamé, à partir du moment qu'elle était avec Zartac.
Pas le moins du monde. Mais cela, vous l'aurez, bande de curieux qui lisent ce message, déjà comprit, à conditions de suivre depuis un moment déjà.

Ils arrivèrent à la salle d'eau. Comme l'avait dit Zartac, elle était immense, presque une piscine. L'eau était chaude, comme en témoignait la température, et un léger nuage de vapeur qui se former sur les vitres. Ce fut ce moment la que choisit Zartac pour disparaître quelques instants. Elle ne savait pas ou, ni pour quoi, mais elle préféra l'attendre. Toute seule, c'était moins bien.

Et lorsqu'il revint, ell eut un grand sourire, surtout en le voyant se déshabiller à toute vitesse pour profiter le plus vite possible de l'eau chaude. Nawel préféra y aller plus lentement, retirant lentement ses vêtements, les faisant glisser au sol avec une certaine touche de provocation, pendant que Zartac s'amusait dans l'eau. Une fois dévêtu, bien que ressentant une pointe de gêne, elle commença à se glisser sous l'eau, habituant progressivement son corps à la température de l'eau, savourant la caresse tant attendu de l'élément liquide sur sa peau nue. Oui, cela faisait réellement du bien. Cela lui rappella la couleur de certaine de ses mèches, et elle s'immergea complètement dans le silence ouaté et la chaleur que lui offrait l'eau du bain. Elle ferma les yeux, soupirant intérieurement de bien être. Mais il manquait quelques choses d'important, plus que l'oxygène qui commençait à manquer dans ses poumons.

Elle creva doucement la surface, et cligna simplement des yeux, écartant quelques mèches dégoulinante de ses yeux, et de son visage en général. Un simple coup d'oeil lui apprit que Zartac s'approchait d'elle, pour lui poser une question qui semblait tout à fait anodine. Mais il semblait, comme tant de fois, un peu tropinnocent pour que sa soit le cas.
Nawel offrit juste un sourire, présentant son dos à Zartac.

"-Mais je t'en pris." Dit-elle simplement.

Zartac, pendant son temps de jeu, avait, mine de rien, jeté de nombreux coups d'oeil à Nawel qui se déshabillait lentement... Et il ne se priva donc pas de la regarder de biais, sentant l'excitation monté lentement, en synchronisation avec Nawel qui se dévêtait (que ça sonne mal à mes pauvres oreilles) avec une provocation marquée. Entre les deux sourires enjôleurs d'il y a quelques minutes, et sa façon se retirer ses vêtements, aucun doute n'était possible, elle le faisait exprès et attendrait sûrement de lui une réaction en conséquence. Zartac sourit à cette pensée. Elle n'avait pas besoin de faire tout ce petit cinéma, mais l'ego du dragon y trouvait son compte. Que c'était bon de se voir ainsi désiré !

Zartac remarqua aussi le sourire de la jeune femme, qui disait clairement que sa petite comédie de l'amoureux innocent et candide n'avait pas fonctionné, ce n'était pas plus mal. Si elle l'avait compris, c'est bien qu'elle y pensait aussi ! Le jeune homme ne se fit pas prier pour commencer à laver le dos de sa compagne, enfin, il ne se fit pas prier pour commencer à masser le dos de sa compagne. En effet, frotter simplement était beaucoup moins attrayant et durait moins longtemps. Le contact avec la peau de la jeune femme, bien plus douce que la sienne, était exquis et accessoirement excitant. Surtout quand il passait dans le bas du dos, mais il se contint bien de faire un commentaire à ce niveau-là. Son regard, posé sur le corps de Nawel était de toute façon équivoque, bien malgré lui. Mais comment faire semblant d'être détaché dans ses conditions ? Il aurait pu passer sa vie à s’entraîner à la comédie, il y avait une limite à sa volonté.

" hum… Je crois que je vais me laver un peu quand même… "

Et sur ces mots il se détourna de Nawel pour se laver lui. Il se dépêcha quand même, sauf pour ses cheveux, là, il prit bien son temps. Mais même si il prenait grand soin de sa longue chevelure, il préférait s’occuper de sa compagne et il finit quand même par bâcler le rinçage. Il se retourna ensuite vers la jeune femme et il l’entoura de ses bras, par derrière. En revanche il ne la serra pas contre lui, ce n’était pas l’envie qui lui manquait, mais il y avait un élément dérangeant qui faisait obstacle. Il lui déposa un baiser sur la nuque puis sur le cou, légèrement plus bas, il descendit jusqu’à l’épaule. Là, il s’arrêta et remonta ses mains juste en dessous de la poitrine de l’ex-chasseuse de prime. Il ne dit rien, il ne voyait pas ce qu'il pouvait bien dire dans une situation comme celle-ci, et puis, il n'avait pas envie de parler.

La seule chose dont il avait envie, c'était de voir Nawel s'offrir à lui. Enfin, il n'aimait pas trop cette expression. Après tout, la jeune femme ne lui appartenait pas et inversement. Pas au même titre qu'un objet en tout cas. Il se demanda comment les humains percevaient une relation amoureuse. Il avait déjà sa petite idée la-dessus mais soit. Il n'avait pas envie de partir de une longue réflexion en ce moment...

Nawel ferma les yeux, laissant ses bras pendre le long de son corps. Le contacte des mains de Zartac sur sa peau étaient un délice. Elle aimait cette proximité, sans aucune pudeur. Ainsi, elle se laissa aller, profitant de ce massage jusqu'au moment ou Zartac s'éloigna pour se laver.
Nawel se contenta d'un sourire. Elle se frotta elle aussi, nettoyant les traces de sang sur son corps et dans ses cheveux, troquant la puanteur des marécage, de la sueur et l'odeur du bois et de la chaire bruler pour un plus délicat parfum de savon et de propre.

Alors qu'elle finissait de se rinçer, pas mécontente d'être enfin présentable, elle sentit deux bras l'entourer, des lèvres l'embrasser. Elle frissonna, et sentit une réticence dans ces gestes. Il semblait ne pas vouloir aller contre sa volonté, ne pas l'obliger, la... soumettre. Du moins, tel était le sentiment de Nawel en cet instant. Elle se laissa glisser dans l'eau, collant son dos contre le torse de Zartac. Elle posa ses mains sur celles de son aimé, basculant sa tête en arrière, pour la poser sur l'épaule de Zartac.

Il n'y avait, bien sur, rien à dire, rien à penser. Son corps pouvait agir seul... Non, agissait seul ave pour seul règlement celui de ses sentiments.